L’ambassadeur de la
République arabe sahraouie considère que son gouvernement
n’est pas concerné par le projet d’autonomie que tente
d’imposer Rabat pour
mettre fin au conflit du Sahara occidental. “La question
du Sahara occidental
n’est pas une affaire interne, un conflit maroco-marocain.
C’est un conflit
international qui oppose deux pays et l’Onu s’est engagée
à garantir une
solution politique juste, durable et mutuellement
acceptable qui permette
l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Ce projet d’autonomie n’est qu’un subterfuge pour gagner
du temps, c’est un
ré-emballage du fait accompli colonial”, déclarera le
diplomate lors d’une
conférence de presse animée hier au siège de l’ambassade
sahraouie à Alger. “Le
Maroc exige un blanc seing de la part de la communauté
internationale pour
confirmer sa souveraineté sur les territoires du Sahara
occidental. Mais il est
utile de rappeler qu’aucun Etat n’a reconnu officiellement
cette souveraineté.
Seul le peuple sahraoui peut donner ces territoires au
Maroc à condition, bien
sûr, que ce dernier accepte l’idée de l’organisation d’un
référendum. S’il
réussit à gagner la confiance de notre peuple, mabrouk
âallih», ironisera
Mohamed Yeslem Baïssat.
Ce dernier se montrera prudent en répondant à une question
sur les déserteurs
d’origine sahraouie enrôlés de force dans l’armée
marocaine. “Je ne peux ni
confirmer ni infirmer cette information. Je peux toutefois
vous affirmer que le
moral des troupes marocaines stationnées dans les
territoires occupés est au
plus bas. Rabat dépense plus de 4 millions de dollars/jour
pour entretenir son
armée alors que le Maroc traverse une crise économique
sans précédent.”
L’ambassadeur de la RASD à Alger est également revenu sur
la situation des
droits de l’homme dans les territoires sous occupation
marocaine, une zone
totalement coupée du reste du monde. “Depuis le
déclenchement de l’Intifadha
dans les territoires occupés, une centaine de sahraouis
ont été placés sous
détention pour des raisons politiques. Ces militants pour
l’indépendance
subissent les pires exactions. Notre capitale El-Ayoun
s’est transformée en
gigantesque prison, les maisons étant des cellules”,
notera Mohamed Yeslem
Baïssat.
Tarek Hafid |