Par Mekioussa Chekir
«La Ligue des pays arabes doit intégrer le dossier du
Sahara occidental dans son
ordre du jour. Si les pays arabes choisissent d’ignorer ce
conflit, c’est leur
affaire mais il faut qu’ils sachent que viendra le jour où
cette politique de
l’autruche ne les servira pas.» C’est en ces termes qu’a
évoqué, hier,
l’ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Baisset,
la position des pays
arabes vis-à-vis du conflit du Sahara occidental. Lors
d’une conférence de
presse animée au siège de l’ambassade, ce dernier a
regretté l’indifférence
qu’affiche les pays de la Ligue face au dossier sahraoui
au moment où ils
montrent beaucoup plus d’empressement à appuyer le combat
des Palestiniens et
des Irakiens.
L’attitude des pays arabes s’est d’ailleurs illustrée à
l’issue des inondations
qui ont endommagé la majorité des habitations des
Sahraouis dans les camps des
réfugiés à Tindouf. Exception faite de l’Algérie, aucun
autre pays de la
communauté arabe n’avait apporté un quelconque soutien
matériel aux populations sinistrées,
contrairement aux pays occidentaux qui se sont distingués
par d’importants dons en
équipements, médicaments et alimentation. Des dons qui,
informe l’ambassadeur, n’ont pas encore été
définitivement évalués.
Revenant sur les festivités ayant marqué la commémoration
du 30éme anniversaire de la
proclamation de la RASD, l’ambassadeur les qualifiera de
succès grâce à la présence
d’environ 800 participants représentant une cinquantaine
de pays.
«Ces festivités ont été un message fort pour la communauté
internationale et un
succès dans la mesure où elles ont provoqué l’hystérie du
Maroc !», commentera
le conférencier avant de revenir sur la campagne de
dénigrement orchestrée par
le Maroc pour dire qu’elle est devenue «le pain quotidien
des Marocains !».
Quant aux accusations marocaines qui imputaient à
l’Algérie la responsabilité
d’organiser les festivités en question, en arguant du fait
qu’elles se sont
déroulées sur son territoire, M. Baissat rétorquera par
dire que Tifariti, qui
symbolise les territoires libérés du Sahara occidental,
est plus proche de la
Mauritanie que de l’Algérie. Interrogé sur les chances
d’aboutissement du
processus de paix, l’ambassadeur a réitéré la volonté de
son pays de jouer
toutes les cartes possibles pour faire prévaloir l’option
de la paix au lieu de
celle des armes.
A charge pour le Maroc, ajoutera-t-il, de se départir de
sa politique dilatoire qui, si elle
lui permet à court terme de gagner du temps, elle n’en est
que nuisible à long terme. Et de
rappeler, à ce propos, le plan de paix de Baker
que le Maroc a fini par approuver après l’avoir
rejeté et qui, en réalité,l’arrange à hauteur de 70%. «En
dépit de toutes les concessions que les
Sahraouis ont consenties pour privilégier la paix,
le Maroc continue à s’entêter dans
sa logique. Il est temps qu’il comprenne qu’après 30 ans
de présence militaire et de
propagande militaire et médiatique, cela ne changera
en rien la nature du conflit et tôt ou tard, il
sera amené à se conformer à la
légalité internationale», fera-t-il remarquer, par
ailleurs. |