Le Polisario jubile
après la commémoration du 30ème anniversaire, dont le
succès
est d’une résonance internationale, selon le commentaire
de l’ambassadeur de la
RASD à Alger, M. Mohamed Yeslem Beissat, qui s’est exprimé
hier lors d’un point
de presse.
Ces festivités, qui ont eu lieu principalement à Tifariti,
dans les territoires
libérés du Sahara Occidental, «ont constitué une nouvelle
preuve de la volonté
de paix du peuple sahraoui», a ajouté M. Beissat, qui
signale que le Front
Polisario a détruit à cette occasion quelques 3.181 mines
antipersonnel.
L’action est présentée comme un précédent depuis
l’invasion marocaine en 1975.
«Le peuple sahraoui a envoyé, depuis Tifariti, un message
fort à la communauté
internationale, pour dire qu’il n’y aura pas de paix
possible en dehors de
l’application du référendum d’autodétermination», a
indiqué l’ambassadeur de la
RASD. «Le succès des festivités est d’autant plus éclatant
qu’il a mis à nu les
mensonges de la propagande marocaine», a encore commenté
le représentant de la RASD.
M. Beissat a précisé que Tifariti, contrairement à ce qu’affirme
le Maroc,
«n’est pas située dans une zone tampon ou à la frontière
algérienne». Il
prendra à témoin les 200 journalistes de la presse
internationale ayant fait le
déplacement à Tifariti, le 27 février, et qui ont, à ses
yeux, vérifié que la
région, située en réalité près de la frontière
mauritanienne, est à 300 km de
la frontière algérienne.
Selon l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 entre le
Front Polisario et le
Maroc, sous l’égide de l’Onu, il y a une zone interdite
large de 3 km, à l’est
du mur marocain, puis une zone tampon de 30 km de large,
où toute activité doit
être signalée au préalable à l’Onu, a précisé M. Beissat.
Et Tifariti est située
dans «les territoires libérés» par le Front Polisario,
a-t-il souligné.
Le mur érigé par le Maroc dans les années 80, long de
quelque 2.300 km, coupe
en deux le Sahara Occidental. L’Onu considère le tracé de
ce mur comme marquant
la ligne de cessez-le-feu entre l’armée marocaine et le
Front Polisario. Le
succès de l’anniversaire réside, ajoutera le représentant
de la RASD, dans la
participation de pas moins de 800 invités, venant d’une
cinquantaine de pays,
dont l’Algérie, qui «n’a jamais cessé de nous apporter son
appui. En témoigne
le dernier message adressé par le président Abdelaziz
Bouteflika à son
homologue sahraoui, Mohamed Abdelaziz».
Pour M. Yeslem Beissat, qui accuse Rabat de renier tous
ses engagements pris
avec le Polisario à Nairobi en 1982, à Genève en 1991, à
Houston en 1996, le
royaume ne trouve plus ses marques à mesure qu’approche la
réunion du Conseil
de sécurité prévue pour le mois d’avril. L’ambassadeur est
convaincu que la
communauté internationale est acquise aux idéaux de paix
prônés par la RASD et
que le mensonge marocain ne peut plus berner les opinions.
«Plus nous prouvons notre volonté de paix et notre
détermination à imposer la
tenue d’un référendum d’autodétermination, plus nous
décelons une certaine
hystérie dans le comportement du Maroc officiel et de sa
presse qui voient
l’Algérie partout, y compris «dans les nombreux problèmes
internes du royaume,
comme la montée de l’islamisme et la misère», dira-t-il.
Sur le sujet précis des mines antipersonnel, le
conférencier fera remarquer que
le Maroc n’a pas signé le Traité d’Ottawa de 1997
interdisant l’usage de ces
engins mortels, se trouvant ainsi en situation malaisée
devant la conduite du
Polisario qui, non seulement détruit les mines, mais
libère aussi des
prisonniers. «Nous sommes le seul mouvement de libération
au monde à détruire
une partie de notre stock en mines antipersonnel et à
libérer des prisonniers
de guerre», se réjouit-il.
Le diplomate ne manquera pas de critiquer certains pays
occidentaux qui
persistent à ignorer le fait colonial et à prendre fait et
cause pour le
Royaume chérifien, «en dépit du bon sens».
Omar Sadki |