A la lumière des festivités
ayant marquées le 30e anniversaire de la proclamation de
la République Arabe sahraouie Démocratique, fêté lundi
dernier à Tifariti, dans les territoires libérés,
l’ambassadeur de la RASD en Algérie M. Mohamed Yeslem
Beïsset a animé, hier, au siège de la représentation
diplomatique de son pays, une conférence de presse à
travers laquelle il a retracé le parcours et la lutte du
peuple sahraouie contre l’occupation marocaine. Face un
parterre de journalistes, M. Beïsset, a souligné que ces
festivités ont «encore une fois» démontrer toute «la
détermination» du peuple sahraouie à exercer son droit
légitime à l’autodétermination et à recouvrer son
indépendance. «L’esprit d’unicité, dont a fait preuve le
peuple sahraouie durant ces festivités que ce soit à
l’intérieur des territoires libérés et occupé et dans les
territoires marocains, prouve si besoin est que les manœuvres
exercées par le Maroc pour dénaturer la réalité des faits
ne sont que de vaines tentatives». En effet, la présence
de représentants de plus d’une cinquantaine de pays et
plus de 800 autres personnalités dont 200 journalistes de
la presse internationale «est un sérieux camouflet pour le
gouvernement marocain qui tente par tous les moyens à
usurper l’identité du peuple sahraouie». «Le peuple
sahraouie a envoyé, depuis Tifariti, un message fort à la
communauté internationale pour dire qu’il n’y aura pas de
paix possible en dehors de l’application du référendum
d’autodétermination». M. Beissat a précisé que Tifariti, «contrairement
à ce que prétend le Maroc, n’est pas située dans une (zone
tampon) ou (à la frontière algérienne). Les 200
journalistes de la presse internationale, qui ont fait le
déplacement à Tifariti, le 27 février, savent très bien qu’elle
est située en réalité près de la frontière mauritanienne
et à 300 km de la frontière algérienne», a-t-il dit. Selon
l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 entre le Front
Polisario et le Maroc, sous l’égide de l’Onu, «il y a une
(zone d’exclusion) large de 3 km, à l’est du mur marocain,
puis une (zone tampon) de 30 km de large, où toute
activité doit être signalée au préalable à l’Onu», a
précisé M. Beissat. «Tifariti est située dans les
territoires libérés» par le Front Polisario, a-t-il
souligné. Le diplomate sahraouie, qui a fait état de la
présence de plus de 100 prisonniers politiques sahraouis
dans les geôles marocaines depuis le mois de mai à nos
jours, a précisé que «la partie sahraouie rejette
globalement et dans le détail l’idée d’autonomie, qui
constitue une nouvelle manœuvre visant à imposer une
solution coloniale». Le Maroc «ne peut pas s’arroger le
droit de parler au nom des Sahraouis», a-t-il encore
souligné. D’ailleurs, poursuit M. Beïsset, le plan
marocain d’autonomie pour le Sahara occidental est «en
contradiction totale avec la Charte des Nations unies et
(de) dizaines de résolutions du Conseil de sécurité». «Il
est clair, qu’après quinze ans d’efforts pacifiques, il
n’y a plus l’ombre d’un doute quant au reniement par le
Maroc de ses engagements auxquels il a pourtant
officiellement et pleinement souscrits devant le Conseil
de sécurité et lors des accords de Huston», a-t-il dénoncé.
Le refus de Rabat «d’appliquer le Plan Baker est la cause
essentielle de la stagnation et du statu quo actuels», a
affirmé M. Beïsset. Celui-ci, n’a pas manqué de souligner
la solidarité du peuple et du gouvernement algériens, une
solidarité qui s’est traduite dernièrement par l’aide
apportée aux réfugiés sahraouis suite aux intempéries qui
ont causé des dégâts impressionnants.
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