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Nouvelle Republique |
De nouvelles agressions
contre le peuple sahraoui |
«La paix
et la stabilité dans la région sont menacées» |
Argel 18/11/2005 |
Les nouveaux rebondissements
dans la question du Sahara-Occidental ont constitué
l’objet de la conférence de presse animée, hier, par le
représentant diplomatique de la RASD en Algérie, M
Baisset, au siège de l’ambassade sahraoui.
Ce dernier a dénoncé les nouvelles agressions et
violations commises à l’encontre des citoyens sahraouis,
ces derniers jours, par les forces marocaines. Selon le
conférencier, l’intervention des forces royales contre les
manifestations pacifiques qui se sont intensifiés depuis
le décès de Moubarki, le premier citoyen assassiné par le
groupe urbain de l’ordre et la sécurité marocaine, le 30
octobre dernier, a fait 300 blessés et l’arrestation de 40
Sahraouis. Des agressions sexuelles ont même été commises
sur des Sahraouies. La descente, dans la nuit du mercredi
dernier de différents groupes d’interventions, encadrés
par le chef de la gendarmerie Benslimane, le chef des
forces coloniales, Abdelaziz Anani, ainsi que le ministre
de l’Intérieure marocain, note l’ambassadeur de la RASD, a
semé la terreur parmi les citoyens qui ont vu leurs
maisons brûlées devant leurs yeux. Même les femmes et les
enfants n’ont pas été épargnés dans cette guerre que mène
le royaume marocain contre le peuple sahraoui. De nombreux
jeunes ont été arrêtés et torturés dans les locaux des
services de sécurité marocains. C’est là un constat
alarmant sur la situation qui prévaut dans les territoires
sahraouis, depuis le début du mois en cours, et qui
pourrait avoir des répercutions graves sur l’avenir de la
paix dans le continent africain. Ce qui est regrettable,
c’est que tout ce drame se déroule au vu et au su des
pays occidentaux qui, dans les discours officiels, prônent
les libertés individuelles et les droits de l’Homme. Mais,
il est clair que dans une situation pareille, ces
puissances avantagent leurs intérêts avec le Maroc au
détriment de la liberté de tout un peuple, car les enjeux
sont considérables dans un monde où seule la loi du plus
fort règne. Quant au droit du peuple sahraoui à l’auto-
détermination, lequel droit est consacré dans le cadre des
nations unies, cela reste de la poudre aux yeux que les
puissances utilisent pour calmer les esprits. Son
application est remise aux calendes grecques. A cet effet,
M. Baisset s’est indigné du silence complice des
capitales occidentales qui se contentent d’observer de
loin ce qui se passe dans la région. «C’est un honte pour
des pays, qui se disent défenseurs des droits de l’Homme,
de laisser faire le Maroc dans l’impunité», note
l’ambassadeur de la RASD. «Ce qui se passe ces derniers
jours dans les territoires sahraouis peut avoir des
répercussions très graves sur la paix et la stabilité dans
la région», enchaîne-t-il. Il a demandé, ainsi, aux
instances internationales d’installer une commission
d’enquête sur les pratiques répressives des forces
marocaines qui ciblent le peuple sahraoui. C’est là un
appel adressé aux grandes puissances du monde afin de se
pencher sur le drame des Sahraouis. A noter qu’hier matin,
un membre du Congrès américain a dénoncé la répression et
les violences commises contre les Sahraouis et a réitéré
le droit de ce peuple à l’autodétermination. Des discours
officiels qui restent sans suite, même quand cela vient
des Etats-Unis, qui depuis qu’ils ont assuré le monopole
sur le pétrole irakien, ne se soucient guère du maintien
de la stabilité et la paix dans le continent noir.
Meriem Oussaïd
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